Peux tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 42 ans, marié, père de deux jeunes garçons. Amateur et pratiquant d’activités sportives de pleine nature Je suis juriste, éducateur auprès d’adolescents en difficultés et Auteur-Photographe. Plutôt discret, ce qui est à mon sens un atout pour un photographe.
Quelles ont été les étapes importantes dans ton apprentissage de la photographie ?
J’ai commencé la Photographie à l’âge de 10 ans avec un petit appareil que l’on m’avait prêté. A 14 ans, j’ai travaillé pour m’acheter un premier reflex argentique et un 50mm. J’ai rencontré un pro qui animait un club photo. Il m’a appris la rigueur du cadrage et du développement en labo, cela a été très formateur. Les pellicules nécessitaient une exposition précise en fonction du rendu que l’on souhaitait obtenir sur le papier et j’ai conservé en numérique les habitudes acquises en argentique. A 18 ans, je réalisais mes premières expositions (danse et concerts). J’ai fait pas mal d’années d’étude et la photographie m’a suivi dans mes voyages et ma pratique sportive tournée vers les sports de pleine nature (escalade, VTT,…). J’ai mis du temps à passer au numérique, le rendu ne me convenait pas. En 2010, j’ai eu l’opportunité d’acheter un boîtier pro plein format et les sensations sont revenues. J’ai eu des publications et Serge Corre, patron de l’Agence Photo Andia m’a contacté pour intégrer leur équipe. Cela m’a décidé à changer de statut et en 2014, je suis passé pro. Cependant, je conserve mon emploi d’éducateur, cela me permet de me concentrer sur mes projets et sur les commandes qui répondent à ma vision de la photographie.
Quand as-tu commencé à t’intéresser à la photographie de parapente et plus particulièrement de parapente acrobatique ?
Depuis 4 ans, je réalise régulièrement des images avec des amis basejumpers de haut niveau, beaucoup d’entre eux pratiquent également le parapente et le speed riding. Début 2014, j’ai été contacté pour réaliser des images en Iran. Le projet était de faire des images dans des spots exceptionnels dans tout le pays. J’avais besoin de m’entraîner et j’ai demandé à Vincent Descols (wingsuiter) s’il connaissait des pilotes intéressés par le projet. Il m’a mis en lien avec Martin Schricke et j’ai découvert avec lui le monde de l’acro.
Qui sont les photographes qui t’inspirent ?
Ce ne sont pas forcément des photographes sportifs, mais leurs regards m’apportent beaucoup dans mon approche graphique des images de sports extrêmes, je pense à Sebastiao Salgado pour son approche humaniste de la Photographie, Robert Capa pour la proximité avec son sujet, j’essaie dans ma démarche d’être au plus près du sujet, même dans les sports extrêmes et engagés.
Quel matériel utilises-tu ?
J’utilise des boîtiers numériques pro plein format (24×36) et des optiques allant de l’ultra grand angle au 300mm.
As-tu un souvenir d’un shooting que tu souhaites partager avec nous ?
Lors d’un shooting, Eliot ou Martin enchaînaient les infinite et sur l’un d’eux, mon pilote bi-place a voulu me maintenir à leur hauteur en envoyant des virages serrés. Je ne m’y attendais pas et rapidement, il m’a été vite difficile de me concentrer sur la prise de vue.
As tu des astuces spécifiques ou conseils pour prendre des photos de parapente acrobatique ?
Ce n’est pas propre à l’acro, mais je ne travaille exclusivement en lumière naturelle et je n’utilise jamais de flash extérieur (sauf lors de la réalisation d’ images de nuit, comme j’ai pu le faire avec une équipe de BMX Race où j’avais besoin que le sujet soit éclairé tout en conservant l’ambiance nocturne). La lumière des flash fige la scène. Je préfère attendre la bonne lumière ou mesurer précisément mon exposition. Ensuite, il faut être concentré sur les mouvements du pilote en cherchant à saisir les moments forts de son exhibition tout en donnant des repères au lecteur pour que ce dernier ressente au travers de l’image l’action que se déroule devant lui. Ce n’est pas toujours simple quand on est accroché sous le biplace est que l’on ne maîtrise pas les changements de direction.
Enfin, il est important de comprendre le sens de l’activité et de s’intéresser aux pilotes en tant que personnes afin de saisir l’esprit de chaque pratique.
Tu es photographe d’activités outdoor principalement. Peux tu nous parler de ce rapport particulier que tu as avec ces activités ?
J’ai toujours pratiqué des activités sportives de pleine nature (raid vtt, escalade, montagne) et je suis admiratif de voir combien les limites sont repoussées à haut niveau. J’ai la chance de lier ma pratique sportive à ma passion des images .
Quels sont tes projets ou idées pour 2016 ?
Le gros projet pour cette année serait d’arriver à mixer photographie, basejump et parapente. La séance se monte et il reste à trouver des dates communes à tous les participants. Nous devions la réaliser il y a deux ans déjà, mais la veille un de nos amis à eu un accident.
Le mot de la fin
Je vous remercie pour ce moment partagé ensemble et je souhaite tous mes vœux de réussite à la Coupe du Monde 2016 d’Acro.
Lien internet, site ou galerie spécifique :
Il est possible de voir ou de suivre quelques uns de mes projets sur mon site personnel : www.philippeperie.com ou sur www.facebook.com/philippeperiephotographies